Pourriture cubique : notre expertise en pathologie du bâtiment

pourriture cubique

Besoin d’un diagnostiqueur pour l’état fongique du bâti de pourriture cubique afin de détecter la présence de champignons dans le bois ? La SEMHV est un laboratoire expert en mérule avec des experts dont l’expérience à plus de 45 ans.

Qu’est-ce que la pourriture cubique ?

La pourriture cubique est une altération du bois qui se développe dans le bois humide. En effet, celle-ci est causée par des champignons qui se développent lorsque le taux d’humidité est élevé. Les champignons s’attaquent alors à la cellulose, les cellules de bois.

Cette pourriture peut s’étendre à presque tout les essences de bois (chêne et pin, etc.), y compris dans les boiseries de la maison :

  • planches de contreplaqué
  • OSB
  • ou encore lamellé/collé
  • etc.

La pourriture brune est aussi appelée pourriture cubique.

Elle est causée par des champignons spécialisés dans la dégradation de la cellulose et de l’hémicellulose appartenant à la classe des Basidiomycètes. Elle détruit la structure du bois. A un stade avancé de la pourriture, le bois perd une grande partie de sa densité brute et de sa résistance à la traction et à la flexion. La lignine restante, plus ou moins modifiée, donne alors au bois décomposé sa couleur brun foncé, car une grande part de la lignine brune subsiste, alors que la cellulose claire est détruite.

En séchant, la masse de la lignine se réduit et des fentes transversales et parallèles aux fibres se forment dans le bois. Cette décomposition en petits cubes est caractéristique de la pourriture brune, d’où son nom de pourriture cubique. En phase terminale, le bois tombe en poussière sous la pression entre les doigts.

La pourriture brune peut se former aussi bien sur les arbres vivants que dans le bois mort, par exemple dans le bois transformé.

Elle attaque principalement les résineux. Les espèces fongiques à l’origine de la pourriture brune sur les arbres vivants dans la nature sont entre autres, le polypore officinal Laricifomes officinalis, le polypore marginé ou amadouvier des pins Fomitopsis pinicola, le polypore soufré Laetiporus sulphureus, la fistuline hépatique Fistulina hepatica, le polypore blanchâtre Spongiporus stipticus et  bien d’autres espèces encore.

Concernant les bois d’œuvre, ce sont en premier lieu les Mérules Serpula lacrymans et plus rarement Serpula himantioides, les Coniophores dont Coniophora puteana, C. arida et C. marmorata, Fibroporia vaillantii et certaines espèces du même genre ou du genre Antrodia, les Lenzites Gloeophyllum sepiarium le plus courant sur résineux, Gloeophyllum trabeum sur mélèze mais aussi sur feuillus et G. abietinum, la curieuse Tapinella panuoides et sa variété à pied violet ionipus, etc.

La mérule : le champignon provoquant une pourriture cubique des maisons

Parmi les champignons provoquant une pourriture cubique, la mérule pleureuse, également appelée lèpre des maisons s’avère extrêmement dangereuse pour les habitations.

Il s’agit notamment de la mérule pleureuse (Serpula lacrymans). Celle-ci est peu visible dans la nature mais détruit pourtant les souches de feuillus comme de conifères. La mérule réduit les souches et les arbres morts en poussière.

Serpula lacrymans(Mérule)

Ecologie de Serpula lacrymans (Schum) S.F Gray,
champignon xylophage.

Nutrition

Les champignons sont des organismes hétérotrophes ne possédant pas de chlorophylle, ils ne peuvent pas élaborer de matières carbonées (sucre, graisse…) à partir du CO2 atmosphérique. Pour leur nutrition, ils doivent donc vivre des produits synthétisés par d’autres organismes qu’ils absorbent à travers la paroi de leur appareil végétatif (absorbotrophie). On ne parle donc pas de digestion.

Humidité

Le taux optimal se situe entre 35 et 50% pour la majorité des champignons lignivores. Cependant, certains peuvent se développer à partir de 22%, comme Serpula lacrymans (Schum) S.F Gray ou Mérule. Le taux d’humidité d’un bois est directement lié à sa capacité de reprise en eau et aux conditions extérieures. Dans la pratique, les pièces placées en condition normale sous nos climats ont un point d’équilibre inférieur à 22 %. Une alternance de périodes sèches et humides sont favorables au développement de certains champignons lignivores, notamment Gloeophyllum sepiarium ou Lenzite des clôtures.

Lumière (l’obscurité pour la mérule)

Contrairement aux végétaux chlorophylliens, la lumière n’est pas indispensable à la croissance des champignons. Néanmoins, pour développer des sporophores, un peu de lumière est indispensable. Quelques minutes suffisent. Il semblerait que les Mycètes utilisent surtout la partie supérieure du spectre visible (les bleus).

Oxygène (le confinement pour la mérule)

Les champignons sont des organismes aérobies. L’oxygène est donc indispensable à leur développement. Ils sont cependant assez peu exigeants. Certains champignons peuvent exploiter l’oxygène dissout dans le substrat.

Température

La plupart des champignons sont mésophiles, c’est à dire, qu’ils se développent autour de 20°C. Mais l’optimum pour la mérule se situe autour des 13°. Ils résistent remarquablement bien aux basses températures qui semblent même favoriser la croissance, une fois les conditions normales rétablies. Certaines spores soumises à des températures de l’ordre de 80°C survivent. Les mycéliums sont tués aux environs de 55°C. 

Description

Nom scientifique : Serpula lacrymans (Schum) S.F Gray
Nom commun : Mérule des maisons ou Mérule pleureuse, champignon ou lèpre des maisons (strictement féminin). 

La forme « végétative », autrement dit le mycélium, lorsqu’elle croît sur un support suffisamment humide a l’aspect d’un feutrage blanc, épais et cotonneux. Cette forme luxuriante, lorsque l’eau se fait plus rare décroît en épaisseur et devient plus coriace. Elle acquiert alors une coloration gris sale parfois marbrée de beige, de jaune verdâtre ou de violet. 

Le champignon étend rapidement des cordonnets appelés syrrotes (et non des rhizomorphes, comme trop souvent employé dans la littérature même « spécialisée ») destinés à lui apporter de l’eau. D’abord blancs, puis gris brun, leur diamètre généralement de 1 à 2 mm, peut atteindre 25 mm. Ce réseau très ramifié mesure parfois plusieurs dizaines de mètres de long (nous avons constaté un cas d’un mycélium long de 82 m dans un château). 

Lorsque les conditions sont réunies, la Mérule développe un organe reproducteur nommé sporophore (du grec : je porte les spores). Les sporophores de grande taille ont l’aspect de plaques adhérentes au support. Leur contour est sinueux. La marge est blanche et le centre ridé est de couleur rouille soutenue. Cette teinte est conférée par les innombrables spores très volatiles. L’odeur du champignon est désagréable et légèrement fétide avec l’âge.

La Mérule n’a pas besoin de cellulose pour germer, se développer, puis croître ; elle trouve suffisamment d’oligoéléments, d’acides aminés et de minéraux dans les maçonneries, en revanche, quand elle est en présence de bois elle s’en nourri et se propage en le détruisant, en lui faisant perdre toute rigidité, d’où un danger d’effondrement si elle s’attaque à des poutres ou des escaliers où elle provoque une pourriture cubique à fractures profondes (pas pouvant aller jusqu’à 7 cm). Contrairement aux idées reçues, la mérule peut se développer sur de grandes surfaces de maçonnerie, de tout type, en l’absence de bois. Elle trouvera ainsi l’eau et les nutriments dans le minéral.
Le champignon doit trouver des conditions idéales pour s’étendre. Il trouvera un terrain favorable dans les locaux obscurs, humides, mal aérés et où la température est régulière, dont l’optimum se situe entre 12° et 15° C.

Si le terrain n’est plus favorable, la mérule n’arrêtera pas sa progression : quand elle aura épuisé les réserves de bois elle se propagera à travers la maçonnerie pour s’attaquer à d’autres boiseries même sèches. Ce sont ses syrrotes qui achemineront l’eau depuis la source d’humidité. Ainsi, une maison mitoyenne saine peut être sujette à une invasion de mérule. La croissance d’une mérule peut atteindre jusqu’à 12 cm par jour.

En outre, si elle ne trouve plus les conditions nécessaires à sa croissance, elle peut parfois rester à l’état de « latence », mais vivante et pourra recommencer à s’étendre lorsque les conditions seront à nouveau présentes. 

En revanche, une mérule morte, ne peut plus se développer, même bien arrosée !

BIOLOGIE

  • Humidité du bois : minimum de 22 % et optimum à 35 %
  • Atmosphère confinée indispensable
  • Obscurité impérative pour la germination des spores, de la lumière pour le développement des sporophores
  • Température : de 5°C à 25 °C, mais optimum entre 12°C et 15°C 
  • Le bois n’est pas indispensable au développement de la mérule, qui peut se développer sur plusieurs centaines de m² sur des murs et produire des sporophores (organes reproducteurs) matures. Toutes les essences de bois sont susceptibles d’être attaquées, mais sa préférence est au résineux (Pin, sapin et épicéa). 

Comment savoir s’il y a de la merule

Quelques indices doivent attirer votre attention :

  1. Présence d’une source d’humidité (chéneau ou gouttière défectueuse, fuite d’eau, moisissures)
  2. Déformation et bombement des plinthes, de lambris bois, du bois de chambranle ou châssis
  3. Présence de filaments blancs, bruns ou noirs sur de la maçonnerie (ne pas confondre avec du salpêtre qui tombe en poussière quand on le touche)
  4. Forte odeur de champignon présente

Le traitement de la merule

  • Avant toute chose, il faut obligatoirement supprimer la source d’humidité.
  • Récréer une ventilation suffisante dans les lieux infestés
  • Mettre à nu les maçonneries
  • Remplacer les bois atteints
  • Brûler les murs, brosser, évacuer les gravats
  • Traiter en profondeur les murs avec un fongicide agréé (TP10), ou utiliser le procédé par air chaud.
  • L’étendue et la nature du traitement seront déterminés lors de notre diagnostic ou d’une expertise
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